Depuis hier, je suis en vadrouille seule, dans notre camion aménagé. 2 jours, 2 nuits en solo. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, et j'adore ces moments d'autonomie et de reconnection à moi-même.
Quand je parle de ces virées en solo, les copines me demandent souvent : "Tu n'as pas peur ?".
"Peur de quoi ?"
"Qu'un mec t'agresse !"
Non je n'ai pas peur.
Mais la raison de cette non-peur est certainement un peu moche.
Ma réponse est toujours sensiblement la même :
"Regarde-moi ! Je suis trop grosse pour qu'un mec ait envie de m'agresser ! Je ne crains rien !"
Je t'avais dit que c'était moche ...
Cette réponse est la marque de la grossophobie, que je sens très présente autour de moi, dans la société, depuis que j'ai pris du poids. Ce truc qui me fait penser que pour être quelqu'un de bien, d'aimable, de beau, il faut être mince.
Les dessins animés, les téléfilms, le cinéma ...
Les réseaux sociaux, et notamment à partir du mois de mai les pubs "summer body".
Les histoires des copains [véridique] :
"Cette nenette super grosse qui dansait dans son petit haut, ça nous a fait marrer toute la soirée tellement c'était moche ".
Après cela, comment se sentir bien dans son maillot de bain ? Comment apprécier pleinement la virée à la plage, l'après-midi piscine avec les copains ?
Aujourd'hui, seule dans mon camion, je prends la décision d'élever ma fille avec des mots et des actes qui lui donneront la certitude qu'elle peut être aimée, respectée et atteindre ses rêves quel que soit son (sur)poids. Qu'elle n'ait jamais honte de son corps.
C'est un message fondamental, que toutes les jeunes filles devraient entendre.
Et pour cela la première étape est certainement ...
Apprendre à (re)aimer mon corps
Pour ma fille, pour toutes les miss que je vois en atelier, pour mon fils et tous les boys qui croisent ma route,
Parce que la meilleure façon de transmettre un message est de l'incarner,
Parce que l'exemple est le meilleur modèle.
Et surtout ... pour moi.
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